premiers adhérents, premiers échanges

Publié le par armand tardella

Le premier adhérent s'est inscrit le 13 octobre 1995 précisément  !!

 

Ce n'est pas une blague ! Je viens de retrouver dans mes archives, enfouies dans la poussière  tout au fond d'un dossier informatique, la liste des premiers adhérents ! C'est fou ! D'ailleurs, je m'aperçois que ce ne sont pas en majorité mes amis les plus proches. Je ne me rappelle plus par quel biais ils ont su que le SELSQY avait été créé.

 

C'est certainement grâce à Sissi, ma copine sage-femme. Toujours très volubile et prête à s'enthousiasmer pour des projets originaux. Elle a certainement dû en parler à toutes ses patientes, présentes, anciennes, et futures, aux bébés nageurs !!

 

Puis, un peu de bouche à oreille, probablement quelques annonces dans les médias locaux et nous étions une trentaine à la fin de l'année 1995.

 

A chaque nouvel adhérent il fallait expliquer le fonctionnement du système, répondre à ses questions. Celles que nous nous étions posées nous-mêmes en conseil d'administration. De leur côté, ils devaient remplir un formulaire dans lequel ils devaient inscrire ce dont ils avaient besoin, et ce qu'il pouvaient proposer. C'est-a-dire leurs offres et leurs demandes. Et là nous avions droit, une fois sur deux à la remarque classique : "je ne sais pas ce que je peux proposer, je ne sais rien faire". Nous devions alors discuter avec eux pour les aider à découvrir les services qu'ils pouvaient rendre. Avec toutes ces informations nous avons produit notre premier catalogue d'offres et de demandes.

 

Et puis nous devions fabriquer les carnets de bons d'échanges. Et oui, comme à la banque, lorsqu'on demande un chéquier. Quelle aventure !! Impression, massicot, assemblage, agraphage, comme de vrais faux-monnayeurs !  Plus tard, nous avons abandonné ce système. Nous l'avons amélioré en le remplaçant par une feuille d'échange mensuelle, où chacun inscrivait ses échanges. C'était plus simple et plus efficace. Chaque adhérent envoyait chaque mois sa feuille d'échange, et on comptabilisait tous les échanges d'un coup. ¨Plutôt que que de comptabiliser les bons d'échanges un par un.

 

Il fallait aussi payer l'adhésion ... en monnaie locale naturellement !

 

En effet, il fallait bien que l'association puisse fonctionner. Surtout que nous n'étions pas dans une philosophie de bénévolat, mais bien dans une philosophie d'échange. Ceux qui faisaient tourner l'association ne pouvaient donc pas être simplement des bénévoles, mais participer directement aux échanges. Ils se devaient donc d'être rémunérés en monnaie locale, à un tarif syndical défini par le conseil d'administration. Il fallait donc faire un budget de fonctionnement en monnaie locale, créer un compte pour l'association elle-même, et alimenter ce compte par les cotisations des adhérents en monnaie locale. On verra que ce point-là apparamment insignifiant a été déterminant dans la suite.

 

Et puis, j'ai été un peu puriste à cette époque. J'ai insisté pour que le SELSY n'ait pas de compte en banque et que toutes les dépenses soient gérées en monnaie locale. Par exemple nous avions besoin de timbres et d'enveloppes pour envoyer mensuellement les lettres d'information et les relevés de comptes aux adhérents. Plutôt que l'association achète les timbres à la poste, il a été décidé de les "payer" à des adhérents en monnaie locale. Cette pointe de purisme était certes excessive, mais cela n'a pas nui au SELSQY.

 

En tout cas, pour payer ces charges en monnaie locale, il fallait des adhésions en monnaie locale. Elle a donc été fixée à 20 Pavés par adhérent et par an. Par conséquent, tous les nouveaux adhérents partaient avec un compte à  -20 Pavés, puisque le premier échange consistait à payer son adhésion. Cela ne posait pas de problème sur le plan "financier", car c'était de l'argent sans intérêt. Si ce n'est l'aspect psychologique de partir en négatif !

 

Avec les premiers adhérents, dont je faisais bien sûr partie, les premiers échanges avait eu lieu. Le SELSQY avait démarré !  Il nous permettait de créer la monnaie dont nous avions besoin pour échanger entre nous, de manière décentralisée, en toute indépendance. Cela permettait à ceux qui avaient  peu d'argent, comme à ceux qui en avaient un peu plus, d'échanger entre eux.

 

 

Parmi les premiers adhérents, le n°4 exactement, il y avait Michel Tavernier, que je ne connaissais pas auparavant, décédé depuis, mais qui a eu une influence considérable sur la suite du projet.

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